Mémoires de l’immigration. Propositions pour une étude sociolinguistique des parlers des jeunes des cités urbaines sensibles de la France contemporaine / Memories of immigration. Proposals for a sociolinguistic study of young people sociolects in sensitive urban cities in contemporary France
DOI:
https://doi.org/10.17851/2237-2083.28.1.535-564Palavras-chave:
migrants, sociolinguistique, parlers jeunes, cités urbaines sensibles, immigration, sociolinguistics, young people sociolects, sensitive urban cities.Resumo
Résumé : L’article fait l’hypothèse que les parlers des jeunes des cités urbaines sensibles dans la France contemporaine nécessitent pour être appréhendés une approche globale et pluridisciplinaire en raison de leur complexité. À partir de deux corpus, l’article met en place dans un premier temps un cadre théorique général pluridisciplinaire destiné à appréhender l’environnement social des jeunes dont il est question puis dans une seconde partie centrée plus spécifiquement sur une étude sociolinguistique de ces parlers, il tente de montrer que les pratiques langagières étudiées sont emblématiques des interactions sociales à l’œuvre dans ces espaces minorés. Les deux corpus présentés s’inscrivent dans une construction identitaire et une mémoire sociale collective, enracinée dans les cités urbaines sensibles. Ces deux corpus reflètent la vie dans les cités ségréguées et en particulier ce qui a trait à la présence des communautés migrantes. Ils contribuent à l’instauration d’un processus de patrimonialisation caractérisé par l’altérité, fondé sur des solidarités communautaires et une forme de mémoire originale qui exprime un vécu collectif.
Mots clés : migrants ; sociolinguistique ; parlers jeunes ; cités urbaines sensibles.
Abstract: The paper hypothesizes that young people sociolects in sensitive urban cities in contemporary France require a global and multidisciplinary approach to be understood because of their complexity. Based on two linguistic corpora, the article first sets up a general multidisciplinary theoretical framework designed to understand the social environment of the young people in question and then, in a second part, more specifically focused on a sociolinguistic study of the nonstandard varieties of French those young people speak, it attempts to show that those sociolects are emblematic of the social interactions at work in these minority spaces. Both corpora presented are part of an identity construction and of a collective social memory, rooted in sensitive urban cities. They reflect life in segregated cities and in particular the presence of migrant communities. They contribute to the establishment of a process of patrimonialization characterized by otherness, based on a community solidarity and an original form of memory that express a collective experience.
Keywords: immigration ; sociolinguistics ; young people sociolects ; sensitive urban cities.